La délicatesse, poil aux fesses...

J'ai lu un bouquin sympa...



Un bouquin sympa, c'est un peu comme un film sympa...on sort de la salle avec l'impression d'avoir passé un bon moment, et six mois après, on ne se souvient même plus qu'on l'a vu...

Mais bon...


"La délicatesse", de David Foenkinos, est un bouquin sympa, et on verra bien dans six mois s'il est un peu plus que ça, pour moi je veux dire...

C'est un bouquin qui  porte bien son titre déjà, tant l'écriture est délicate, même pour décrire la mort et le travail de deuil, et tant l'héroïne semble délicate, au point qu'on a une furieuse envie d'en rencontrer une comme ça un jour, dans la vraie vie...

Alors certes, il y a quelques clichés, c'est parfois un peu superflu, et les petits "gimmicks" "branchouilles" et "revival" placés entre chaque chapitre sont vraiment aussi vains qu'agaçants.

Franchement, nous mettre la recette du risotto aux asperges ou la définition faite par Wikipédia des PEZ, ces petits bonbons rectangulaires de notre enfance, à part pour arriver à dépasser les 200 pages, c'était peut être le contrat à remplir, je ne vois pas bien ce que ça apporte. C'est un peu dommage d'avoir cédé à ces facilités et ces futilités vaguement "Delermiennes", je trouve...

D'autant qu'il y a tellement autre chose à dire...C'est un bouquin plutôt bien écrit, encore que je n'y connaisse rien à l'écriture comme vous le constatez régulièrement ici même, et c'est un bouquin qu'on a envie de finir vite pour connaître la fin, gage d'efficacité narrative...


Et puis il y a le "héros" aussi, looser magnifique, transparent parmi les transparents, et qui réussit à se faire remarquer, et même mieux que ça, à se faire aimer par l'héroïne...

Alors ça...

Je crois, au fond, que c'est ça qui m'a le plus plu (sic...quand je vous le dis que j'écris comme un pieds !) dans cette histoire, cette belle et improbable histoire d'amour...ça fait tellement rêver la midinette qui somnole en moi...

Comment ne pas s'identifier, comment ne pas espérer que moi aussi, transparent parmi les transparents, je saurais me faire aimer d'une femme comme elle, un jour, une femme que tous les hommes envient, une femme faible et forte à la fois, une femme...qui porte des talons aiguilles...


Ah ben oui...


Parce que c'est là, aussi, que j'ai trouvé ce livre sympa...

Un type qui écrit  : "A cause de la moquette, on n'entendait pas le bruit de ses talons aiguilles. La moquette, c'est le meurtre de la sensualité. Mais qui avait bien pu inventer la moquette?" franchement, ça peut pas être un type mauvais...

Bon, encore que...analysons un peu...

Si des talons sur de la moquette tuent effectivement une part de sensualité, le bruit, c'est important le bruit d'un talon aiguille qui claque, ce n'est pas moi qui dirait le contraire, reconnaissons tout de même qu'un talon aiguille sur de la moquette peut aussi faire appel à bien d'autres sens, et ce n'est pas Linda, femme délicate s'il en est, qui nous dira le contraire...

Exemple (ben oui, quand même!), regardez avec quelle délicatesse elle s'occupe de ses affaires, et quelles affaires, malgré ses talons aiguilles plantés dans la moquette:

Bon...

Plouf plouf...

Donc je résume...ce livre est donc un beau portrait de femme, et c'est pour ça qu'il m'a tant plu, et puis ça finit bien et moi j'aime bien les histoires qui finissent bien, ça me change de mes histoires à moi...


Voilà...

On va pas en faire des tonnes non plus, mais globalement je vous conseille ce livre, et en tout cas bien plus qu'un autre dont au sujet duquel j'vous causerais une prochaine fois...Mais alors là je vous préviens, je vais tailler, que dis-je, je vais taillader sec, découper et éparpiller par petits bouts façon puzzle, ça va être une vraie boucherie...

Il n'y aura aucune délicatesse pour le coup, exactement comme dans le titre décalé et assez navrant de cet article, mais petit clin d'oeil à notre Manue nationale, que dis-je, internationale, que j'embrasse avec toute la délicatesse qu'elle mérite...