vendredi 4 mai 2018

Quel genre de porc suis-je donc?



Revenir après cinq ans, quelle drôle d'idée...

Oui, mais le printemps revient, et puis l'envie, tout simplement...

Envie de tourner des pages, envie de liberté, de légèreté, envie de déconner, envie de culture, envie de beauté et d'intelligence, dans un monde pas vraiment en meilleur état qu'il y a cinq ans, c'est une litote. Mais  raison de plus !

Trump, Macron, Hanouna, Weinstein, Orban, Kim jong un, les frères Kouachi...tous, à des degrés divers bien sur, ont fait ou font encore en sorte de rendre ce monde bien plus dégueulasse qu'il ne l'était il y a seulement cinq ans. Et détail amusant, qui n'en est pas un, ce sont tous des hommes...

Et puis pire encore, Florent Pagny est toujours là...

Alors au milieu de cette misandrie de plus en plus prégnante chez moi et de cette envie de légèreté galopante, ce n'est pas contradictoire, j'aurai bien brandi comme un étendard le fameux "soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien", mais citer du Cantat, fut-il période Noir Désir, je ne suis pas sur non plus que ce soit l'idée du siècle pour annoncer la reprise de ce blog vaguement féministe, si si, un peu quand même.

Car ce que j'ai envie de retenir de ces cinq années écoulées, comme un symbole de ce que j'ai souvent raconté et dénoncé ici avec plus ou moins de bonheur, c'est bien évidemment l’affaire Weinstein et tout ce qui en est ressorti de salvateur pour la cause des femmes...

Tout ceci m'a pas mal travaillé, questionné, souvent  même culpabilisé, vous me connaissez (ou sinon vous allez apprendre!). Et tout naturellement ça me semblait important de faire mon article de reprise la dessus, tant ce blog se veut, depuis ses premiers articles en 2006, être aux antipodes des mœurs et des pratiques de ce triste sire et de ses coreligionnaires porcins (puisque c'est malheureusement l'animal choisi, le pauvre. Mon bon Desproges en aurait été fort marri, lui qui les collectionnait).

Quel sorte de porc suis je donc moi même ? C'est la question que je me suis évidemment posé au plus fort de la libération de la parole, à l'aune de mes goûts et de mes lubies dont au sujet desquelles le titre de ce blog lui même synthétise l'esprit.

Est ce que préférer une femme en jupe à une femme en pantalon, c'est moralement répréhensible et porcino-réductible?

Est ce que regarder (discrètement, enfin j'espère que c'est le cas justement) des jambes gainées de nylon dans la rue, c'est du harcèlement ? Depuis le début de l'affaire croyez moi, j'y regarde à deux fois maintenant...dans tous les sens du terme, oui, bon, d'accord...

Est ce que Catherine Deneuve est un peu décevante et Élisabeth Lévy beaucoup conne ? (Ah oui ça je sais !)

Est que j'ai blessé un jour quelqu'un dans son orgueil, dans sa féminité, dans sa personnalité même,  parce que je lui ai fait comprendre, quand ce n'est pas pire que ça, que j'étais bien plus Cervin que Levis, tellement plus Louboutin qu'Adidas ? Que c'était important, pour moi...ne me demandez pas pourquoi, c'est irrationnel.

Est-il possible d'avoir une totale communion d'esprit avec une femme si elle ne porte que des dim-up ou si ses portes jarretelles ont seulement 4 branches plutôt que 8 ?! (bon, ok, là c'est un poil exagéré !) 

Je veux dire, est ce que c'est la négation de la femme que d’être obnubilé par ses affriolants attributs ?

Bien sur que j'aimerai être différent, ne prêter aucune attention à cela, ne m’intéresser qu'à ce qu'elle pense et ce qu'elle est, ne l'aimer que pour sa belle personnalité, ses idées de gauche, son humour glacé et sophistiqué, son espièglerie et sa finesse, sa force quotidienne et ses faiblesses passagères...et pas pour ses jambes. L'aimer en pantalon et en col roulé, sans retenue, sans réserve, sans frustration, bien sur que ça me fait envie, bien sur...

Mais si c'était le cas, vous ne seriez pas entrain de me lire  (et serait-ce si grave?!)..

Malgré #metoo ou #balancetonporc, je ne me suis senti inquiet à aucun moment, je n'ai jamais senti l'heure de la sentence arriver à l'horloge du repentir. Sauf à tomber sur une rancunière calculatrice, et je ne vois vraiment pas qui, la probabilité que je sois dénoncé était finalement proche du QI de Wauquiez (c'est dire si j'étais tranquille) tant il est acquis que  je n'ai jamais su, que je ne sais pas, et que je ne saurais jamais draguer, maladroitement ou pas, et je ne parle même pas de zizi dans le métro, et pourtant je l'ai lu...

Même avec les femmes, surtout avec les femmes, j'ai toujours essayé de rester à ma place et de ne pas déranger, peut être trop d'ailleurs par moment. Mais c'est une autre histoire, et c'est mon caractère. Plutôt ours que porc donc, d'aucune vous le dirait, et c'est même marqué dessus maintenant (comme le...porc-salut?!)...

Plouf plouf...

Alors j'aurai pu juste me dire, beauf parmi les beaufs, que je n'étais pas concerné par ce grand déballage... que certaines femmes finalement exagéraient peut être...que la délation sans preuve rappelait  des heures bien sombres. Certains l'on fait, je l'ai lu ! Certaines sus nommées  aussi, encore plus maladroitement, allant même jusqu'à justifier l'injustifiable, sur l'air de "allons, le viol n'est pas si grave voyons, on peut même en jouir"...C'est le problème des révolutions, il y a toujours des excès...

J'aurai pu simplement m'en foutre (et n'y voyez aucune allusion éjaculatoire je vous prie !). Mais non, car finalement  fétichiste rime avec féministe, et ce n'est peut être pas qu'un hasard...(démonstration vaguement tirée par les cheveux mais néanmoins assumée)

Bref, gloire à Weinstein donc...euh....enfin gloire  à celles qui ont eu le courage de le dénoncer surtout ! Car nom de dieu, combien de femmes ont du se sentir enfin soulagées ces derniers mois!? Combien ont vécu cela comme une délivrance, ne plus se sentir seule, ne plus avoir à se cacher, à être honteuses d'être tombées un jour sur un Weinstein de sous préfecture ou un chef de service libidineux...Pour toutes celles là, pour celles qui ont vu  enfin dans ces hashtags un peu de réconfort et de lumière, et même si il n'y en avait eu qu'une seule, l'affaire Weinstein a été peut être l'événement le plus important de ces cinq dernières années, en tout cas à l'aune, toujours, de ce modeste blog.

Fidèle à mon esprit un peu contrariant, c'est au milieu de tout cela que j'ai décidé de revenir, en espérant néanmoins, amies suffragettes, Femen de mon cœur, féministes adorées de toutes les chapelles, "femelles en tout genre je vous aime", que vous saurez faire la part des choses dans toutes les horreurs que ce blog...euh...débite (d'ours, ça change un peu)

Bienvenue dans ma tête, bienvenue dans ma bauge...