mardi 18 février 2020

Il y a un temps pour tout...

Ceux, et surtout celles qui me connaissent bien le savent: j'ai un coté midinette et romantique somme toute assez éloigné du stéréotype du Maitre froid et implacable qui fait rêver dans sa chaumière la frêle soumise en mal du Mâle, le mâle alpha, celui qui est naturellement dominant de naissance (si si!) et qui te fera obéir aveuglément chienne lubrique que tu es, celui qui pullule sur les sites de rencontre ou sur Instagram que je ne comprends même pas pourquoi il y a encore des soumises sans collier, mais je m'égare, de Montpellier, cinq minutes d'arrêt, car cette phrase est décidément bien longue.

Pour le dire autrement, et plus sobrement, j'ai du mal à jouer, à pratiquer mon BDSM, sans sentiments...Tout simplement parce que le BDSM c'est charnel, sensuel, donc impliquant. Alors que la pétanque, moins...

Ou plutôt non, ce n'est pas que j'ai du mal, c'est surtout que je ne l'avais jamais fait avant de rencontrer Ka et Walter, jamais de manière satisfaisante et durable disons, et surtout jamais avec un couple. Alors c'est dire si j'y allais un rien tendu, enfin pas au bon endroit, tendu, huhu...Parce que je n'avais pas les codes, parce que j'avais peur de ne pas savoir comment réagir, comment me comporter, comment en faire assez sans en faire trop. Et la peur de l'inconnu, chez moi, c'est érectilement démobilisateur. Bref, si je ne suis pas le mâle alpha, c'est probablement parce que je me mets la barre trop haut, mes gars...

Plouf plouf

Et puis finalement j'ai été moi même sans trop de problème, et ça s'est bien passé...(Nota bene à l'intention de moi même : penser à me débrancher le cerveau avant de les retrouver, la prochaine fois)

Ka nous rejoignit vendredi après sa journée de travail, alors que j'avais fait connaissance dans l'après midi avec Walter, de la ville, de leur maison, histoire de ne pas avoir trop d'informations à traiter d'un seul coup, et d'être concentré le plus possible sur Ka. Histoire aussi, surtout, que Walter juge par lui même s'il n'allait pas confier la femme de sa vie à un type malsain, sage précaution du Maitre parfaitement responsable.

Difficile de ne pas être concentré sur Ka vous me direz, tant j'ai eu l'impression, en la découvrant, qu'elle synthétisait à elle seule LA femme, celle dont je ne cesse de parler ici depuis 2006, féminine, drôle, enjouée, rieuse, solaire...et kinky à un degré de kinkytude qui suscite mon admiration et mon émerveillement, comme le gosse aux pieds du sapin que je n'ai probablement pas cessé d'être. Putain de scoop : Dieu existe et je l'ai rencontré, et c'est une femme bi, soumise, sexy, et un rien salope...un gros rien, oui, bon d'accord !

Plouf plouf encore...

Notre accolade fut sincère et chaleureuse, je ne me voyais pas lui demander de me baiser les pieds il faut dire ! Plus de 4 mois d'échanges épistolaires, de sms, de photos et de confidences, cela créait des liens bien au delà du bdsm, et s'il était grand  temps que l'on se rencontre enfin, c'était d'abord et évidemment comme des gens un peu civilisés...avant, si affinités, de se vautrer dans le stupre, faut pas déconner non plus ! Il y a un temps pour tout, comme le chantait le raisonnablement kinky Vincent Delerm.

L'alcool aida quelque peu à nous désinhiber et à nous mettre à l'aise, et je sortais de mon sac les colliers que j'avais apporté pour elle...Les, oui...

Bon, disons le clairement, je crois bien que je suis un obsédé du collier, un monomaniaque du ras le cou, un psychopathe du choker. Que voulez vous, je n'aime pas les cous nus, c'est pourtant très sexy un cou nu, je ne dis pas, mais la vision d'un joli cou enserré dans un collier bien ajusté, c'est simplement Tajmahalesque pour moi, car au delà du symbole BDSM bien sur, tellement important, je trouve ça juste esthétiquement parfait.

Si ! j'ai le droit !

Alors j'en avais amené 4 (!!), je n'aime pas manquer, et je demandais à Ka de se mettre à genoux devant moi pour procéder aux essayages, sous le regard approbateur et photographique de Walter, qui ne prenait absolument pas ombrage, bien au contraire, de ma velléité de poser gentiment et symboliquement ma griffe sur sa belle. 


J'en profitais pour découvrir peu à peu son corps magnifique, son sexe lisse et annelé, ses seins arrogants aux tétons traversés d'une barrette métallique, son pubis tatoué à la griffe de son Maitre, tout ce que je demanderais un jour à ma soumise, qu'elle se le dise !

Nous nous apprivoisions, et encouragé par le regard bienveillant de Walter j'osais la toucher, la caresser, lui faire baisser la tête en l'attrapant par son incroyable chevelure de lionne...tout en restant, malgré tout, un peu sur la défensive, grrrr, putain d'éducation judéo chrétienne...

La soirée se passa merveilleusement bien et à une vitesse telle que je ne sais même plus dans quel ordre nous avons fait les choses ! Le chouette restaurant, ou nous regardions tous les trois passer les femmes en jugeant plus ou moins perfidement la longueur de leurs jupes ou la hauteur de leurs talons, fut un moment épicurien au possible, tinté du léger cynisme de bon aloi des gens de gauche qui assument malgré tout d'être de bons vivants.

Car oui bordel, on peut être de gauche, aimer les bas couture, le bon vin, la poutargue, et honnir les médiocres et les chaussures plates, et nous en étions, trois sales gosses, la parfaite incarnation ...

Bref, je me sentais tellement compris et tellement dans mon milieu, que je décidais...de rester pour la suite du week end !

(à suivre)

mercredi 12 février 2020

Hors saison...

Le BDSM, c'est comme le vélo :  on peut finir crevé, ça peut faire mal au cul, mais finalement, ça ne s'oublie pas...

C'est la réjouissante conclusion de mon récent week end maritime, comme si la mer était invariablement liée à mon BDSM. J'y aurai décidément tout connu, au bord de la mer, le pire, l'espoir, et le meilleur donc. Je ne sais pas il y peut y avoir une explication rationnelle à cela, au delà de la métaphore du ressac des vagues à l'image de ma vie quelque peu chaotique, quand j'aurai préféré, peut être, qu'elle ressemble plus à une mer d'huile.

Ou pas...

Depuis septembre dernier, le BDSM est en tout cas revenu peu à peu dans ma vie, si tant est qu'il l'avait quitté un jour, mais en tout cas il est enfin redevenu concret. Grâce en soit rendue à Walter et à sa poupée Ka (ce sont évidemment des pseudos, et un clin d'œil aux fans de James Bond), celle la même qui m'a tendu la main ce triste soir de déroute sentimentale, voir l'article précédent.

Je pensais donc à tout ça dimanche matin, à mes grands espoirs déçus, à mon petit royaume déchu, aux vertus réparatrices des culs, en arpentant en compagnie de mes hôtes le front de mer de cette station balnéaire aussi riante en hiver qu'une chanson de Francis Cabrel...On doit être hors saison, chantait-il, je confirme...

Le BDSM terre de contraste, que ne l'ai-je maintes fois écrit ici, et nous en étions une nouvelle illustration...

Au milieu des badauds dont la moyenne d'âge me faisait d'un coup me sentir bien jeune, c'est vous dire, nous marchions tous les trois en quête du café réparateur du lendemain, tant notre samedi avait été ludique.

Les petits vieux trainaient tous en laisse leurs petites chiennes teigneuses, et je me retenais difficilement de ne pas shooter dedans...quand Walter et moi promenions notre petite chienne radieuse. Raccourci un peu facile qui nous fit cependant sourire, tout en déplorant de ne pas lui avoir mis de laisse, elle aussi. Mais si le risque qu'elle nous échappe ou nous morde les mollets était complétement nul, celui qu'on les reconnaisse si prés de chez eux ne l'était pas, de l'inconvénient de jouer à domicile.

Tout le reste cependant compensait largement cette liberté relative : Ses bottes vertigineuses tranchaient quelque peu avec les Géox de nos mamies, ses bas n'avaient aucune commune mesure avec leurs tristes joggings balnéaires, et surtout, surtout, sa jupe plissée de l'enfer la rendait aussi incongrue à cet endroit que si on y avait croisé Audrey Hepburn, oui je sais elle est morte, mais Ka avait mis le samedi une robe très Tiffany's qu'elle n'aurait pas reniée...

Et cette jupe, nom de dieu de bordel de merde...

Il faut dire, je l'avais un peu piquée au vif avec mon article putassier sur l'héritière, et c'est peu dire que Ka est orgueilleuse, comme toutes les bonnes soumises. Alors elle ne pouvait décemment pas me recevoir, pour cette première rencontre, en portant autre chose que la même jupe plissée, qu'elle avait fini par dénicher sur internet...la même vous dis-je ! Et elle m'en réserva  la primeur, au grand dam du pauvre Walter qui n'eut d'autre choix que d'attendre que le légitime essoufflement syndical me laisse enfin la possibilité de les rejoindre. Pouvait elle me faire plus beau cadeau, que celui de passer avant son homme ?

Bien sur, je pourrais m'envoler dans de grandes tirades dithyrambiques à la gloire de Ka et de ces quelques grammes de tissu, de la silhouette que cela lui donnait, du pouvoir hautement érogène qui s'en dégageait, mais je serai encore bien en dessous de la réalité. Alors plutôt vous montrer cette photo, prise sur le vif, pour vous donner une idée...de l'infini.



Voilà, la nièce le pen, peut donc aller se rhabiller, et même, pendant qu'elle y est, aller se faire foutre.

Bref, l'honneur est sauf...

Le serveur du café, mi-gitan, mi-tatoué, ne fit jamais autant d'aller retour entre notre table et le bar, tentant sans doute, s'il était comme moi, ce qu'à Dieu ne déplaise, d'essayer de savoir si  Ka portait des bas...c'en était évidemment, et des vrais rogntudju, maintenus par un vrai porte jarretelle anglais de chez Pipandpantalaimon, car il ne faut pas déconner avec ça :  la voiture est allemande, le vin est français, et le porte jarretelle est anglais, voilà, c'est comme ça.

On était hors saison, et j'étais hors du temps, on ne se connaissait en vrai que depuis deux jours mais moi qui suis si sauvage et parfois si laborieux dans les relations humaines, j'avais l'impression d'être avec des amis de 30 ans...

Bien sur, nous n'avions pas fait que jouer au scrabble depuis mon arrivée le vendredi, et d'ailleurs, euh..nous n'y avons pas joué du tout. Et ça créé des liens, de partager des choses aussi intimes.

Mais ils avaient su, tout au long du week end, et malgré, ou peut être plutôt grâce à ce qui nous avait rassemblé, me mettre particulièrement à l'aise, par leur générosité, leur gentillesse, leur naturel, leur si belle complicité et leur bonne humeur...

...Et leur exquise perversité bien sur, mais ça, ce sera pour le prochain épisode !