jeudi 30 juillet 2020

Fifty shades of Gorafi

Bon, je ne vais pas refaire le procès de Fifty shades of grey, tout a déjà été dit et écrit sur ce robinet d'eau tiède gnan gnan, qui est au bdsm, et surtout à la littérature, ce que Patrick Bruel est à la chanson, et surtout au cinéma : une purge, un trait grossier, un mauvais ambassadeur, MAIS qui fait, qui font rêver la ménagère de plus de 50 ans…

Il semble cependant que l'esprit Fifty shades continue d'irriguer le monde du bdsm et d'en inspirer quelques uns, et je suis notamment tombé sur un beau cas d'école sur Instagram.

Que les choses soient bien claires : oui je suis jaloux de ses 20 000 groupies énamourées abonnées à son compte, de son physique avenant de hipster chic et de sa vie d'influenceur mondain, version masculine et 2.0 de la call girl (ou de la pute de luxe si je veux être désagréable, mais ça m'arrive rarement).

Voilà…

Son compte Instagram donc, aussi sexy qu'un numéro du Figaro magazine, est rempli de photos de sa si belle personne sous toutes les coutures et dans les endroits les plus chics possible (dûment référencés bien sûr, monsieur est professionnel). J'en ai vu des comptes Instagram nombrilistes, mais là on atteint une sorte de perfection, la quintessence du "me, myself and I ". Sur une publication (une, sur 212 !) on aperçoit quand même un bout de jambe féminine égaré, en contre champ, flou…j'imagine que le photographe a été licencié sur le champ pour cet insupportable crime de lèse-majesté. 

On trouve egalement quantité d'aphorismes copyrightés (mazette!) sur fond de son auguste silhouette, tellement puissants, comme par exemple le bouleversifiant "Cette année je n'attends pas le père noel, mon plus beau cadeau c'est toi"... j'en ai les larmes aux yeux....

Bref, c'est tellement gros qu'on a juste l'impression d'être sur un compte parodique, un gorafi bdsm…

Mais non…

Il faut vraiment parcourir son compte pour réaliser à quel point ce type s'aime et ne doute de rien. Ce qui, entre parenthèses, me semble plutôt être deux inconvénients pour bien dominer, tant un minimum d'humilité doit aussi faite partie de la panoplie du maitre, me semble-t-il...Visiblement ce garçon ne sait pas du tout ce qu'il a fait de la sienne.

Tout le monde s'en fout et on me traitera volontiers d'aigri ou de pisse vinaigre, mais c'est typiquement le genre de mec qui m'horripile. Pas tant pour ce qu'il est, chacun place son ego ou il veut, mais surtout pour ce qu'il représente et véhicule comme image du bdsm. Car comme dans Fifty donc, le raccourci est facile : un maître digne de ce nom se doit de se vautrer dans le luxe, et, finalement, c'est ce qui lui donne sa légitimité. Et le pire, quand on lit les commentaires, c'est que ça semble marcher. C'est peut-être ça qui m'agace le plus au fond, et me rend chafouin, tous ces commentaires de toutes ces femmes, qui tombent si facilement dans le panneau du paraitre, de la facilité et de l'Américan express. Le mythe du prince charmant, fut-il bdsm, a toujours la vie dure…mais visiblement je n'ai pas le profil ! 

Le bdsm est-il un sport de riche, il me semble avoir déjà posé la question ici, et c'est finalement l'impression malsaine qui ressort, et de Fifty shades bien sur, et du compte instagram de ce type.

Et tout ça, forcément, ça contrarie un peu le maitre de gauche que je suis.

Il est vrai que quand on voit le prix de certains accessoires ou de certaines tenues, ou quand on voit certaines soirées, oui, on peut légitimement se poser la question, et je ne suis pas sur que le bdsm fasse florès dans les milieux populaires. 

Alors que pourtant, avec un minimum d'imagination et trois francs six sous, on peut parfaitement pratiquer un bdsm ludique et pervers. Franchement , combien ça coute une boite de punaise ?!

(une de mes contraintes préférée, supportable mais lancinant)

Bref, il s'appelle Alexandre Contart, et je pense qu'on peut raisonnablement, et avec un brin de perfidie, prononcer le t final de son nom, et bien détacher les deux syllabes qui le composent, cela résumera  assez bien le personnage.

Ah oui, pour finir, monsieur a écrit commit un livre, "L' emprise" (de tête ?), qu'on peut commander sur Amazon (seulement ?!)…C'est con je l'aurai bien lu mais j'ai déjà un livre à la maison…

Et puis commander le livre de ce gugusse...

Sur amazon...

Désolé mon gars, mais non, de toute façon je n'achète jamais sur amazon et ton bdsm élitiste et putassier ne me parle pas une seule seconde.

Je domine, je suis de gauche et je t'emmerde…

Cordialement.

jeudi 23 juillet 2020

Concession..

Je discutais récemment sur un site de rencontre (bdsm evidemment, je ne suis pas encore résigné !) avec une soumise (ou plus probablement était-ce un mec car je n'ai plus eu de nouvelles dès que je lui ai proposé de se téléphoner, étonnant non?) sur les concessions à faire, ou à ne pas faire, dans le cadre d'une relation D/s.

Elle (il) me disait en substance que la relation souffrait et finalement pouvait mourir de trop de concessions faites par le maître, concessions pourtant faites pour rendre applicable la relation D/s.

Car je lui faisais remarquer que tout de même, il était du devoir du maître, de sa responsabilité, de rendre cela possible, crédible, réaliste, et que sauf à tomber sur une soumise sans famille, sans amis, sans travail, et completement maso, il fallait qu'il s'assure qu'elle puisse faire et assumer tout ce qu'il lui demandait au quotidien, sans se mettre en danger, socialement ou professionnellement. D'ou quelques concessions à faire, inévitables.

Enfin je crois...

Et puis, en y repensant, me sont venues quelques réflexions...est-ce que finalement la cause, en tout cas une des causes de mes échecs successifs à vouloir former un couple D/s, ne viendrait pas de là ? A trop vouloir ménager la chèvre et le chou, à trop vouloir faire en sorte que mes soumises soient dans de bonnes dispositions physiques et mentales pour pouvoir vivre pleinement leur soumission, est-ce que cela n'est pas tout simplement devenu contre-productif ?

En d'autres termes, est ce que je n'ai pas été trop gentil, trop prévenant, trop pragmatique, voir même, qui sait, trop dilettante?

Comment trouver le bon dosage entre rigueur, dureté, intransigeance, indispensables repères pour la soumise, et écoute, empathie, psychologie, indispensables valeurs humaines pour n'importe qui, en tout cas pour moi, et même dans le bdsm ? Surtout dans le bdsm....

Enfin je crois...

Prenons un exemple concret, qui me tient à coeur dans le cadre de la relation: je trouve somme toute assez logique, c'est un principe ou un fantasme comme un autre, puisque la relation est inégale par essence, que ma soumise ne dorme pas dans mon lit, avec moi...

Mieux, ou pire, pour elle, je trouve intéressant qu'elle dorme par terre, aux pieds de mon lit, et si possible entravée. Il y évidement d'autres options, mais c'est l'idée. Bien sur je peux la faire venir dans mon lit ponctuellement, soit pour la prendre par exemple, soit pour un simple calin ou bien même pour la laisser dormir un peu, au petit matin, mais toujours attachée.



Extrait de la video 'daily life of a subslut"

Bon, j'imagine volontiers que d'aucuns, d'aucunes surtout, trouveront tout ceci parfaitement ridicule ou scandaleux, mais, je le rappelle, vous n'êtes pas sur le site officiel d' "osez le féminisme ", que je soutiens et défends avec vigueur par ailleurs, n'en doutez jamais.

N'étant, à ce jour, jamais tombé sur une ex candidate de koh lantah, je n'ai jamais vraiment pu realiser ce fantasme, encore moins l'imposer bien sûr, trop de scrupules. Il est vrai, objectivement, qu'il est compliqué de dormir par terre, et plus encore attachée. Je sais parfaitement que le sommeil est précieux, à fortiori quand il faut aller travailler le lendemain, et le but n'est evidemment pas d'épuiser sa soumise.

Donc j'ai toujours cédé sur toute la ligne, à chaque fois, et chacune d'elle finissait au lit, avec moi, et libre de ses mouvements...comme n'importe quel couple vanillle. Tristesse, frustration...échec.

Je ne dis pas que c'est LA cause de mes échecs, je dis que cela y a participé, forcément.

Pour revenir sur mon apprenti(e) soumis(e)-fantasmeur(se) avec qui j'echangeais, elle (il) me faisait remarquer que 1) le rôle de toute soumise est d'obéir à tous les désidératas de son maître, fussent-ils très difficile et 2) que sa grandeur en quelque sorte, son honneur, c'était de se dépasser, d'avoir ou de trouver la force de caractère pour surmonter toutes les difficultés physiques, mentales, pour au final le satisfaire pleinement.

Ah oui, belle profession de foi en effet, et propos d'autant plus facile à tenir qu'on reste à fantasmer derrière son écran. Mais quand on se cogne à la réalité, on, en tout cas je, ne peux être que confronté à ces dilemmes, à ces conflits permanents entre vouloir et pouvoir, entre fantasme et réalité, entre coeur et raison...

Pourtant bordel, la raison ne devrait pas avoir sa place dans une relation D/s, si ?

Bref, est-ce cela qui fait ma faiblesse, et au final mes échecs ? Possible...

Est-ce que je dois m'endurcir, devenir plus égoïste, plus cruel ? Probable...

En-suis je capable? Sans doute...

Enfin je crois...

Ou bien alors est-ce que finalement, la solution n'est pas d'arriver, comme ce couple breton adorable avec qui j'echange sur fetlife, et qui se reconnnaitra peut-être, à une forme de compromis, à savoir imposer cet exercice une fois par mois (ou à un autre rythme à définir) ?
Ainsi le fantasme ou le désir du maitre est assouvi, même ponctuellement, la soumise n'est pas (trop) mise en danger, et se voit "offrir" la possibilité de se dépasser et de satisfaire son maître.

C'est une concession, bien sûr, mais elle est finalement réciproque, donc personne n'est frustré. Elle peut ainsi permettre au couple de perdurer et de se construire, et au final de ne pas rejoindre le cimetière des couples D/s ou, je trouve, je commence à avoir un peu trop de tombes à fleurir.

Et on n'oubliera pas, à ce propos, qu'un emplacement dans un cimetière, ça s'appelle une concession.

Ne me dites pas que c'est un hasard...




(Une jolie chanson de circonstance réentendue cet après  midi, la encore  ne me dites pas que c'est un hasard !)

Et sinon, amie (vraie) soumise qui me lit, quel est ton avis sur le sujet ? Concession ou pas concession ?

lundi 13 juillet 2020

Coeur de pierre..

Bien sur, il y a tellement de choses plus graves en ce moment...Darmanin est ministre de l'interieur par exemple, je ne sais pas bien si vous réalisez ! Et puis on va bientôt se prendre la deuxième vague de covid parait-il...bref, de quoi relativiser largement ses petits soucis nombrilistes...

Les deux catastrophes susnommées, j'arrive à vivre avec, quand même. Elles me touchent bien sur, elles m'effraient chacune à leur échelle, mais bon an mal an elles ne perturbent pas plus que ça mon quotidien. Sauf quand je tombe sur ducon à la télé, ou sauf quand il faut mettre un masque. C'est chiant et c'est moche (je ne parle pas que du masque), et en plus on ne voit plus les sourires ravageurs et les jolis rouges à lèvres de nos filles et nos compagnes. 
Mais au moins cela calme t'il un peu la libido, la mienne, et celle du premier flic de merde France aussi, j'espère, il en a plus besoin que moi visiblement...


Donc n'oublions pas de mettre un masque, et d'éteindre sa télé, c'est juste vital, mais ce n'est pas le sujet car je vous rappelle que v
ous êtes sur mon blog, dont le sujet unique est mon nombril (et, grosso modo, le quintal qu'il y a autour)

Non ce qui me perturbe un peu plus en ce moment, toute proportion gardée et tout égocentrisme dehors, c'est un putain de caillou que j'ai dans la chaussure depuis quelques semaines, et dont je n'arrive pas trop à me débarrasser.

C'est ma faute aussi, je suis bien trop cartésien (et un peu midinette!). Et pour arriver à m'en debarrasser, ou à l'oublier, la première des choses, et la seule, serait de comprendre comment il est arrivé là...qu'on me l'explique.

Car j'ai beau me refaire le film, encore et encore, trop bien sur, je ne vois toujours pas ce que j'ai pu autant rater.

C'est vrai quoi, le sable etait pourtant fin, et de plus en plus chaud, et nous envisagions même d'y marcher ensemble, et longtemps. Et jusqu'au dernier moment, rien ne laissait présager que cette belle harmonie, ces belles promesses d'avenir, cesseraient aussi brutalement. Pourtant on ne construit rien sur du sable, c'est bien connu, et il n'y a que les gens vraiment naïfs  pour y croire encore...

Mais qui êtes vous pour me juger ?!

Plouf plouf...

Et puis voila, sans crier gare, sans aucune once de quart de la moitié d'un début d'explication - ça passe toujours tellement mieux avec des explications - le sable chaud et fin est devenu gravier glacial.

Et depuis donc, s'est installée cette petite douleur lancinante qui vous empêche d'avancer, enfin qui vous retarde en tout cas, ce caillou dans la chaussure.

Voilà, tout ça n'est pas bien grave (yeah!), c'est juste un peu humiliant de s'être trompé à ce point et de rien avoir vu venir, toujours un peu douloureux pour son amour propre. Dieu merci, et malgré ce triste épisode, j'ai toujours plus d'amour propre que  de haine sale...

Bref, je croyais être tombé sur une pépite, un diamant brut à tailler et à polir, un lapis lazuli comme ses yeux...

Et finalement ce n'etait qu'un petit caillou...

Un tout petit caillou, décevant, tellement décevant, et qui fait juste encore un petit peu mal.



mardi 7 juillet 2020

Ménage..


Ménage... (allégorie mâtinée de fantasme)

 
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, ce blog bouge encore, et je n'ai jamais eu autant d'audience que ces dernières semaines...

Je n'y ai pas écrit depuis quelques mois pourtant, malgré le confinement, putain de procrastinateur ! Je me suis même arrêté sur un "à suivre" que je n'ai pas honoré, mais cela ferait un peu réchauffé maintenant, et les intéressés me pardonneront, je pense...

Je fais du ménage dans ma vie en ce moment, je suis à un tournant, changement de cap personnel et professionnel, disons que les derniers mois m'ont fait voir les choses autrement, la Covid bien sur, ma naïveté confondante aussi, comme si je n'avais pas grandi, pas appris, depuis 35 ans.

Ménage dans ma vie, ménage dans mes placards, ménage dans mes fichiers, j'ai relu une partie des articles postés ici ou sur mes autres blogs depuis 2006, curieuse introspection. Si je n'étais pas moi, je ne sais pas si je m'aimerais au fond, mais on ne peut pas divorcer de soi même. Alors je me supporte, puisque le confinement n'a pas eu raison de mon auto-couple, et je me résigne, j'ai quelques bons cotés aussi finalement, c'est ça les vieux couples, on ne voit plus les défauts de l'autre...

Bref, je n'ai jamais aussi bien porté mon pseudo sur fetlife, Monsieurours, je n'ai jamais eu autant besoin de me replier sur moi même, dans ma tanière. Je sais que les gens qui m'aiment comprendront, ou alors c'est qu'ils ne m'aiment pas, mais ce n'est pas grave.

Mais en tout cas, il se peut que l'envie d’écrire revienne, même si elle est fragile.

Il se peut que mes pulsions finissent par me quitter, j'espère, même si elles sont tenaces.

Et puis il se peut qu'on s'épanouisse à tout envoyer enfin en l'air, chantait Noir désir...

J'y travaille... 

Et je me vous raconterais, ça me fait du bien... 

Y'a trop de lecteurs ici !!