jeudi 23 juillet 2020

Concession..

Je discutais récemment sur un site de rencontre (bdsm evidemment, je ne suis pas encore résigné !) avec une soumise (ou plus probablement était-ce un mec car je n'ai plus eu de nouvelles dès que je lui ai proposé de se téléphoner, étonnant non?) sur les concessions à faire, ou à ne pas faire, dans le cadre d'une relation D/s.

Elle (il) me disait en substance que la relation souffrait et finalement pouvait mourir de trop de concessions faites par le maître, concessions pourtant faites pour rendre applicable la relation D/s.

Car je lui faisais remarquer que tout de même, il était du devoir du maître, de sa responsabilité, de rendre cela possible, crédible, réaliste, et que sauf à tomber sur une soumise sans famille, sans amis, sans travail, et completement maso, il fallait qu'il s'assure qu'elle puisse faire et assumer tout ce qu'il lui demandait au quotidien, sans se mettre en danger, socialement ou professionnellement. D'ou quelques concessions à faire, inévitables.

Enfin je crois...

Et puis, en y repensant, me sont venues quelques réflexions...est-ce que finalement la cause, en tout cas une des causes de mes échecs successifs à vouloir former un couple D/s, ne viendrait pas de là ? A trop vouloir ménager la chèvre et le chou, à trop vouloir faire en sorte que mes soumises soient dans de bonnes dispositions physiques et mentales pour pouvoir vivre pleinement leur soumission, est-ce que cela n'est pas tout simplement devenu contre-productif ?

En d'autres termes, est ce que je n'ai pas été trop gentil, trop prévenant, trop pragmatique, voir même, qui sait, trop dilettante?

Comment trouver le bon dosage entre rigueur, dureté, intransigeance, indispensables repères pour la soumise, et écoute, empathie, psychologie, indispensables valeurs humaines pour n'importe qui, en tout cas pour moi, et même dans le bdsm ? Surtout dans le bdsm....

Enfin je crois...

Prenons un exemple concret, qui me tient à coeur dans le cadre de la relation: je trouve somme toute assez logique, c'est un principe ou un fantasme comme un autre, puisque la relation est inégale par essence, que ma soumise ne dorme pas dans mon lit, avec moi...

Mieux, ou pire, pour elle, je trouve intéressant qu'elle dorme par terre, aux pieds de mon lit, et si possible entravée. Il y évidement d'autres options, mais c'est l'idée. Bien sur je peux la faire venir dans mon lit ponctuellement, soit pour la prendre par exemple, soit pour un simple calin ou bien même pour la laisser dormir un peu, au petit matin, mais toujours attachée.



Extrait de la video 'daily life of a subslut"

Bon, j'imagine volontiers que d'aucuns, d'aucunes surtout, trouveront tout ceci parfaitement ridicule ou scandaleux, mais, je le rappelle, vous n'êtes pas sur le site officiel d' "osez le féminisme ", que je soutiens et défends avec vigueur par ailleurs, n'en doutez jamais.

N'étant, à ce jour, jamais tombé sur une ex candidate de koh lantah, je n'ai jamais vraiment pu realiser ce fantasme, encore moins l'imposer bien sûr, trop de scrupules. Il est vrai, objectivement, qu'il est compliqué de dormir par terre, et plus encore attachée. Je sais parfaitement que le sommeil est précieux, à fortiori quand il faut aller travailler le lendemain, et le but n'est evidemment pas d'épuiser sa soumise.

Donc j'ai toujours cédé sur toute la ligne, à chaque fois, et chacune d'elle finissait au lit, avec moi, et libre de ses mouvements...comme n'importe quel couple vanillle. Tristesse, frustration...échec.

Je ne dis pas que c'est LA cause de mes échecs, je dis que cela y a participé, forcément.

Pour revenir sur mon apprenti(e) soumis(e)-fantasmeur(se) avec qui j'echangeais, elle (il) me faisait remarquer que 1) le rôle de toute soumise est d'obéir à tous les désidératas de son maître, fussent-ils très difficile et 2) que sa grandeur en quelque sorte, son honneur, c'était de se dépasser, d'avoir ou de trouver la force de caractère pour surmonter toutes les difficultés physiques, mentales, pour au final le satisfaire pleinement.

Ah oui, belle profession de foi en effet, et propos d'autant plus facile à tenir qu'on reste à fantasmer derrière son écran. Mais quand on se cogne à la réalité, on, en tout cas je, ne peux être que confronté à ces dilemmes, à ces conflits permanents entre vouloir et pouvoir, entre fantasme et réalité, entre coeur et raison...

Pourtant bordel, la raison ne devrait pas avoir sa place dans une relation D/s, si ?

Bref, est-ce cela qui fait ma faiblesse, et au final mes échecs ? Possible...

Est-ce que je dois m'endurcir, devenir plus égoïste, plus cruel ? Probable...

En-suis je capable? Sans doute...

Enfin je crois...

Ou bien alors est-ce que finalement, la solution n'est pas d'arriver, comme ce couple breton adorable avec qui j'echange sur fetlife, et qui se reconnnaitra peut-être, à une forme de compromis, à savoir imposer cet exercice une fois par mois (ou à un autre rythme à définir) ?
Ainsi le fantasme ou le désir du maitre est assouvi, même ponctuellement, la soumise n'est pas (trop) mise en danger, et se voit "offrir" la possibilité de se dépasser et de satisfaire son maître.

C'est une concession, bien sûr, mais elle est finalement réciproque, donc personne n'est frustré. Elle peut ainsi permettre au couple de perdurer et de se construire, et au final de ne pas rejoindre le cimetière des couples D/s ou, je trouve, je commence à avoir un peu trop de tombes à fleurir.

Et on n'oubliera pas, à ce propos, qu'un emplacement dans un cimetière, ça s'appelle une concession.

Ne me dites pas que c'est un hasard...




(Une jolie chanson de circonstance réentendue cet après  midi, la encore  ne me dites pas que c'est un hasard !)

Et sinon, amie (vraie) soumise qui me lit, quel est ton avis sur le sujet ? Concession ou pas concession ?

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