Puisqu'il n'y a que nous, puisqu'il n'y a que nous au monde
Puisqu'il n'y a que nous, puisqu'il a que nous, rien que toi et moi...
Puisqu'il n'y a que nous, puisqu'il a que nous, rien que toi et moi...
Tout était hors du temps, et même le délicieux petit cinéma ou je l'emmenais, "Le Pax", était des années 50.
C'était un peu comme si tout ce qui me plaisait dans la vie s'était retrouvé le même jour au même endroit, pour faire de cette journée une journée parfaite, de celles qui passent bien trop vite et qu'on ne vit qu'une seule fois, du moins tant qu'on a pas rencontré celle qui...
Celle qui...justement, était avec moi, à moi, l'espace de quelques jours, ses vacances, nos vacances...
Son trench rouge, celui que j'avais hésité à lui offrir de peur qu'il ne lui déplaise, elle ne le quittait plus, et il lui allait tellement bien, à fortiori par dessus sa robe en dentelle noire. Le premier qui me chante du Jeanne Mas à cet instant précis prend mon poing dans la gueule...
Non, la bande originale de ce joli film, que je me repasse inlassablement en tête pour ne cesser de me dire que c'est encore possible, c'est Lou Reed bien sur...Relisez cet article avec la musique je vous prie...
Son collier ne cessait de me fasciner, et plus encore la facilité, du moins apparente, avec laquelle elle le portait au vu et au su des passants. Beaucoup se retournaient sur elle, intrigués par ce large collier de cuir noir et son gros anneau métallique porté ostensiblement. Et encore, ils ne voyaient pas le cadenas sous ses cheveux longs...
D'aucuns auraient pu juger ce collier comme une ignoble faute de goût pourtant, un collier vaguement gothique sur une jolie blonde si bien habillée. Moi je trouvais au contraire qu'on atteignait là une sorte de perfection esthétique, et intellectuellement j'étais évidemment comblé, mais étais-je bien objectif ?
Oui.
D'aucuns auraient pu juger ce collier comme une ignoble faute de goût pourtant, un collier vaguement gothique sur une jolie blonde si bien habillée. Moi je trouvais au contraire qu'on atteignait là une sorte de perfection esthétique, et intellectuellement j'étais évidemment comblé, mais étais-je bien objectif ?
Oui.
Il me plaît à penser qu'elle assumait parfaitement et portait fièrement ce collier, pour moi, mais aussi pour montrer aux autres, à la terre entière, délicieuse petite bravache, que nous n'étions pas seulement amoureux. Et ça, ça m'impressionnait, autant que ça m'émouvait...
La jauge de mon ego était dans le rouge, je savais qu'environ 98,43% des hommes que nous croisions avaient envie d'être à ma place, mais j'aurais pu terrasser à mains nues n'importe quel petit Don Juan de pacotille pour la garder, ma place...
Nous sommes allés voir un dessin animé, je ne sais même plus lequel, ce n'était tellement pas ça le plus important, mais elle en était tellement heureuse...et ça oui, la rendre heureuse, c'était le plus important. J'avais un peu l'impression d'être à la fois le papa qui sortait sa fille chérie, le vieil amant au bras de sa jeune maîtresse, le maître avec sa soumise, et tous ces rôles me convenaient parfaitement, j'étais tout avec elle, j'étais enfin moi...
I thought I was someone else
Someone good...
Someone good...
Et puis nous avons fait des selfies, avec la mer dans le dos et le soleil dans les yeux, comme n'importe quels touristes, pour l'éternité. Les photos ne sont pas toutes réussies mais je prends sur moi pour ne pas mettre ici celle qui me plaît tant. Pas celle ou nous tirons la langue comme deux gamins de 12 ans, nous n'avions guère plus ce jour là...Non, celle ou, pour une fois, peut être même pour la seule fois, je me trouve beau sur une photo. C'était une magicienne en fait...
Et puis nous avons marché sur le bord de mer, main dans la main, sans rien se dire ou bien n'importe quoi, en riant et en ne pensant pas au lendemain, ne jamais penser au lendemain quand on connaît la précarité du bonheur, de peur qu'il ne se sauve...
2 commentaires:
fuir le bonheur de peur qu'il se sauve...
Ça, pour avoir fuit il a fuit....
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