Bon, je ne vais pas refaire le procès de Fifty shades of grey, tout a déjà été dit et écrit sur ce robinet d'eau tiède gnan gnan, qui est au bdsm, et surtout à la littérature, ce que Patrick Bruel est à la chanson, et surtout au cinéma : une purge, un trait grossier, un mauvais ambassadeur, MAIS qui fait, qui font rêver la ménagère de plus de 50 ans…
Que les choses soient bien claires : oui je suis jaloux de ses 20 000 groupies énamourées abonnées à son compte, de son physique avenant de hipster chic et de sa vie d'influenceur mondain, version masculine et 2.0 de la call girl (ou de la pute de luxe si je veux être désagréable, mais ça m'arrive rarement).
Voilà…
Son compte Instagram donc, aussi sexy qu'un numéro du Figaro magazine, est rempli de photos de sa si belle personne sous toutes les coutures et dans les endroits les plus chics possible (dûment référencés bien sûr, monsieur est professionnel). J'en ai vu des comptes Instagram nombrilistes, mais là on atteint une sorte de perfection, la quintessence du "me, myself and I ". Sur une publication (une, sur 212 !) on aperçoit quand même un bout de jambe féminine égaré, en contre champ, flou…j'imagine que le photographe a été licencié sur le champ pour cet insupportable crime de lèse-majesté.
On trouve egalement quantité d'aphorismes copyrightés (mazette!) sur fond de son auguste silhouette, tellement puissants, comme par exemple le bouleversifiant "Cette année je n'attends pas le père noel, mon plus beau cadeau c'est toi"... j'en ai les larmes aux yeux....
Bref, c'est tellement gros qu'on a juste l'impression d'être sur un compte parodique, un gorafi bdsm…
Mais non…
Il faut vraiment parcourir son compte pour réaliser à quel point ce type s'aime et ne doute de rien. Ce qui, entre parenthèses, me semble plutôt être deux inconvénients pour bien dominer, tant un minimum d'humilité doit aussi faite partie de la panoplie du maitre, me semble-t-il...Visiblement ce garçon ne sait pas du tout ce qu'il a fait de la sienne.
Tout le monde s'en fout et on me traitera volontiers d'aigri ou de pisse vinaigre, mais c'est typiquement le genre de mec qui m'horripile. Pas tant pour ce qu'il est, chacun place son ego ou il veut, mais surtout pour ce qu'il représente et véhicule comme image du bdsm. Car comme dans Fifty donc, le raccourci est facile : un maître digne de ce nom se doit de se vautrer dans le luxe, et, finalement, c'est ce qui lui donne sa légitimité. Et le pire, quand on lit les commentaires, c'est que ça semble marcher. C'est peut-être ça qui m'agace le plus au fond, et me rend chafouin, tous ces commentaires de toutes ces femmes, qui tombent si facilement dans le panneau du paraitre, de la facilité et de l'Américan express. Le mythe du prince charmant, fut-il bdsm, a toujours la vie dure…mais visiblement je n'ai pas le profil !
Le bdsm est-il un sport de riche, il me semble avoir déjà posé la question ici, et c'est finalement l'impression malsaine qui ressort, et de Fifty shades bien sur, et du compte instagram de ce type.
Et tout ça, forcément, ça contrarie un peu le maitre de gauche que je suis.
Il est vrai que quand on voit le prix de certains accessoires ou de certaines tenues, ou quand on voit certaines soirées, oui, on peut légitimement se poser la question, et je ne suis pas sur que le bdsm fasse florès dans les milieux populaires.
Alors que pourtant, avec un minimum d'imagination et trois francs six sous, on peut parfaitement pratiquer un bdsm ludique et pervers. Franchement , combien ça coute une boite de punaise ?!
(une de mes contraintes préférée, supportable mais lancinant) |
Bref, il s'appelle Alexandre Contart, et je pense qu'on peut raisonnablement, et avec un brin de perfidie, prononcer le t final de son nom, et bien détacher les deux syllabes qui le composent, cela résumera assez bien le personnage.
Ah oui, pour finir, monsieur a
Et puis commander le livre de ce gugusse...
Sur amazon...
Désolé mon gars, mais non, de toute façon je n'achète jamais sur amazon et ton bdsm élitiste et putassier ne me parle pas une seule seconde.
Je domine, je suis de gauche et je t'emmerde…
Cordialement.