jeudi 5 décembre 2019

En marche ou grève...

Je suis en grève...

Les raisons en sont multiples, et si ce blog n'était pas avant tout un blog fétichiste (si si !) je pourrai les développer longuement, au risque de perdre les 300...les 30....les 3 lecteurs que j'ai encore. Mais désolé les gars (et la fille!), la photo over sexy ou le texte vaguement érotique, ce n'est pas encore pour aujourd'hui, car aujourd'hui il y a urgence...

N'ayant ni le temps ni l'envie de développer mon propos (la liste est bien trop longue de tout ce qui m'écœure chantait Renaud...euh...quand il pouvait encore chanter), j'ai donc délégué ma colère, ma hargne et mon courroux, du coup...(hommage) 

Et ce que je pense de la situation, celle qui me poussera à défiler tout à l'heure (si j'arrive à y aller!), bien au delà de la réforme des retraites, elle est parfaitement résumée un en éditorial de Vincent Lindon pour le journal les échos, que vous retrouverez en vidéo en cliquant sur ce lien pour celles qui le trouvent beau, ou en lisant son texte, magistral, que j'aurai pu, que j'aurai aimé écrire, et dont voici l'intégralité :

"Dans la rue, on m'arrête souvent. « Oh, je vous adore ! Merci pour ce que vous êtes, merci pour ce que vous faites. » Ils s'adressent sans doute au maître-nageur de « Welcome » qui vient en aide aux migrants. A moins qu'ils ne parlent au vigile de  « La loi du marché » indigné par la façon dont on traite les précaires. Ou peut-être au syndicaliste de  « En guerre »,qui finit par s'immoler par le feu, sacrifice ultime sur l'autel de l'inégalité.

Les passants aussi me donnent le beau rôle : je ne suis aucun de ces héros, mais j'ai choisi de les incarner. Parfois, il s'ensuit un dialogue. J'écoute ces récits de vies souvent difficiles, invivables, même si je sais qu'ils s'adressent plus à mes personnages qu'à moi-même. Problèmes d'accès aux soins médicaux, de scolarisation des enfants, d'hébergement des personnes âgées, d'hébergement tout court, d'emploi, de tout, partout. Toujours, le même sentiment, celui d'un abandon extrême, sournois, toujours contesté mais toujours plus tangible : qu'est devenu l'Etat puissant et protecteur d'antan ? Qu'est-il arrivé au service public, jadis objet de fierté, aujourd'hui ruiné, rogné, raillé ? Ses activités rentables ont été privatisées. Ainsi le gaz, l'eau, le rail, le téléphone, les autoroutes ont-ils été, partiellement ou en totalité, vendus à l'encan.

Dans les secteurs qu'il contrôle encore, l'Etat semble avoir renoncé à l'exigence de qualité qui constituait l'essence du modèle français. De l'hôpital au bord de la rupture à l'enseignement sous tension permanente, le système fait eau de toutes parts, noyant les plus faibles.

Comment nos décideurs peuvent-ils dormir la nuit ? Ont-ils oublié que rien n'est plus précieux que la santé ? Ne savent-ils plus que l'école est l'outil indispensable d'ouverture sur le monde, où l'on apprend à nos enfants à discerner le bien du mal, le juste de l'inéquitable ? Ne voient-ils pas la catastrophe qui s'avance, qui pourrait bien les menacer eux aussi, l'histoire nous ayant appris que, parfois, les peuples les mieux soumis décapitent leur roi ?

Les privatisations au profit de quelques-uns, qui ont déjà tout, les privations pour tous les autres, qui ont déjà rien. A ce diptyque se résume l'action des gouvernements qui se sont succédé depuis trois ou quatre décennies, toutes couleurs partisanes confondues. Et toute honte bue.

Bien plus que l'effet d'un seul homme, aussi brillant soit-il, c'est cette continuité de l'action, longtemps dissimulée par des postures antagonistes, qui a dévasté le paysage politique, en France et ailleurs. Partout ou presque, les citoyens désertent les urnes ou s'égarent dans des votes inutiles. Aux oubliés de la start-up nation, il ne reste que la rue pour dire leur colère ou leur désespoir. Dans la rue, l'Etat retrouve de sa vigueur : instructions inflexibles à sa police, lourdes condamnations par sa justice.

D'un saltimbanque, personne ne peut attendre une solution miracle. Sans surprise, je n'en ai pas. 

Pour agir malgré tout, j'ai dû emprunter d'autres voies, parallèles, plus étroites. Libre, n'ayant ni maîtres à servir, ni normes comptables à respecter, j'ai saisi une opportunité de terrain, un engagement associatif ou ma petite notoriété peut être utile, et où toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
Pour agir, j'ai choisi l'association « Un rien c'est tout » qui porte au quotidien les valeurs humanistes qui sont les miennes depuis l'enfance.

Pour agir, j'ai simplement écouté Winston Churchill : « On vit de ce que l'on obtient, mais on construit sa vie sur ce que l'on donne. »



Alors je sais bien que les pitres de la république en marche, et d'ailleurs, vont laaaargement le taxer de "germanopratin de gôche" pour le discréditer, ce qu'il est probablement puisque j'ai bu un café avec lui à coté de lui au café de Flore, un jour. Mais pour une fois qu'un artiste s'engage, enfin un (Renaud, réveille toi bordel !), et enfin à gauche (Dieu que Souchon et d'autres m'ont déçu ces temps ci)...

Et puis bon, foin de toute hypocrisie, si j'étais de gauche et à sa place, je préférerai moi aussi prendre mon café au Flore plutôt qu'au bar des sports de Béziers, enfin je me comprends...Encore que si, j'ai une furieuse envie de Béziers en ce moment, mais c'est un autre sujet, et puis de toute façon je ne suis pas sur d'avoir un train pour y aller avec cette fichue grève...

Plouf plouf...

Ce texte m'a donc fait un bien fou tant ils sonne juste et tant il frappe fort, et tant il surnage dans l'océan de médiocrité crasse et de veulerie indécente qu'est devenue la Macronie...alors oui, libéraux de mes couilles, macronnards de merde, éditorialistes du vide et de la haine, journaleux lâches et complaisants, oui, ce texte, je me pignole dessus, et je vous emmerde cordialement...

Bon, fallait bien un peu d'érotisme quand même...

Plouf plouf encore...



Pour finir, la situation dans laquelle Macron a mis la France en deux ans à peine me rappelle furieusement une excellente bande dessinée parue à la fin des années 80, que je ne saurai trop vous conseiller, et dont une phrase ne cesse de me revenir en tête quand la colère sociale atteint son acmé comme elle l'atteindra aujourd'hui et dans les jours à venir, je l'espère, de tout mon cœur et de toute ma conscience politique de gôoooche...

La phrase, la voici :


Et je crois qu'on y est presque, au seuil critique...



(La BD n'est pas SM mais s'appelle "SOS bonheur", c'est belge (donc c'est bien !), c'est Griffo au dessin et l'immense Van hamme au scénario, c'est en trois tomes et c'est chez DUPUIS. A commander dans toutes les bonnes librairies de quartier, et pas sur Amazon, ou alors vous n'avez rien compris à cet article et c'est un p'tit peu désespérant quand même...)