lundi 10 août 2020

Le masque agace

Moi qui suis tellement adepte des contraintes, enfin surtout pour les imposer aux autres plutôt qu’à moi-même, j’aurai dû être comblé en ce moment, si le croche patte sournois du destin chafouin ne s’en était mêlé, voir les épisodes précédents.

C’est exactement ce que je me suis dit en tombant sur cette vidéo l’autre jour (on a la sexualité qu’on peut par moment), vidéo par ailleurs très dispensable, mais où l’on faisait porter à une soumise, sous son masque chirurgical et pour sortir dans la rue et dans les magasins, rien de moins qu’un bâillon boule, hop, ni vu ni connu. Et j’ai trouvé ça formidable, formidable de faire d’une contrainte sanitaire, d’une corvée, n’ayons pas peur de le dire, un épatant terrain de jeu BDSM. En voilà deux qui ont tout compris…

Je vous ai fait quelques screenshots….





A l’heure où certains affichent leur « rebelle attitude » en refusant de porter le masque, comme d’irresponsables petits Che Guevara nombrilistes de prisunic (souvent les mêmes qui, entre parenthèse, criaient au scandale quand il y avait pénurie de masque), respecter ainsi la règle (et respecter les autres) tout en la rendant ludique, c’est vraiment réjouissant, et c’est en plus, pour moi, l’essence même de la relation D/s.

Ceux qui ont déjà fait porter un harnais de chaine cadenassé à leur soumise pour aller acheter leurs légumes au marché du coin, avec la chaine qui apparait subrepticement sur l’épaule dénudée, sous le regard circonspect des mamies à caddies, ceux-là comprendront mon propos: la relation D/s est faite pour trouver son équilibre dans un mode de fonctionnement du couple, inégal mais équitable, et qui convienne à chacun. C’est une évidence, en même temps qu’une définition rapide. Mais elle est aussi faite pour enjoliver le quotidien, faire naitre l’extraordinaire au milieu de l’ordinaire, l’incongru au milieu du banal, l’inattendu au milieu de la routine, comme une mesure de gauche dans un gouvernement Macron, comme une chanson de Dominique A dans une émission d’Hanouna, comme de l’empathie et de la tolérance dans une diatribe de Zemmour…

C’est toujours tellement beau quand on ne s’y attend pas…

Enfin non, pas toujours...

Ok ok ok, le masque est chiant, inesthétique, inconfortable, insupportable quand il fait 40 degrés comme en ce moment, on est tous d’accord…En plus il fait s’écrouler l’industrie des cosmétiques car se maquiller sous un masque est devenu presque aussi inutile que de s’habiller quand on fait du télétravail, mais je ne vais pas pleurer sur l’héritière Bettencourt non plus.

Mais quand même…

Une jolie bouche….

Toute de rouge revêtue...

Snif…

Bref, porter le masque est vital, et ne pas comprendre ça c’est irresponsable, point. Pas forcément vital pour vous, mais peut-être pour votre mère, votre grand père, votre voisin, votre collègue. On ne le saura jamais, c’est le problème. Mais ça s’appelle juste de l’altruisme, et puis aussi le principe de précaution, comme la ceinture de sécurité, la soupape de la cocotte-minute ou le porte jarretelle à 10 branches. Qui, aujourd’hui, songerait sérieusement à se passer de tout ça ?!

Plouf plouf…

Alors en attendant qu’on trouve un vaccin, au Covid ou à la connerie, faisons contre mauvaise fortune bon cœur et adaptons-nous…

D’un point de vue bdsm par exemple, on peut toujours aller s’acheter un masque Catanzaro chez Martine et Jean-Pierre, très élégant (le masque, mais pas que) …

On peut toujours mettre un masque à gaz aussi (trouvable au même endroit), c’est un fétichisme comme un autre, même s’il fait peut être encore un peu chaud pour sortir avec, enfin je vous le déconseille, sauf éventuellement si vous habitez Beyrouth…

…Ou bien on peut juste sublimer le quotidien et sortir faire ses courses comme nos deux petits camarades susnommés, version bdsm et réjouissante du fameux « joindre l’utile à l’agréable ».

Et puis en plus ça fait baver le bâillon boule, et en période de canicule, hein, se rafraîchir un peu n’est jamais négligeable (#instantglamour)