C'était
un dimanche matin…
Il faisait à peu près beau, et avec ce qu'il était tombé sur Paris ces dernières semaines c'était un peu inespéré.
Je décidais d'aller marcher avec J, histoire simplement de se balader, et puis de sortir enfin prendre un peu l'air au milieu de notre week-end plutôt...torride.
Nous
n'étions pas un couple normal, et il me semblait donc évident que J
ne sortirait pas...normalement. Une balade romantique en jogging et
basket ne me semblait pas être appropriée, ni pour elle ni pour
moi, et je savais qu'elle aurait été déçue si je la lui avais
proposée, dans un moment d'égarement.
Il
y avait deux aspects dans l'exhibition telle que j'essayais de la
pratiquer avec J, enfin si tant est qu'on puisse parler d'exhibition.
Il
y avait l'aspect physique, les contraintes, que je voulais
systématiques. Elles étaient difficiles pour J, mais elle mettait
toujours un point d'honneur à les accepter, et surtout, à mon grand
plaisir et ma grande fierté, à les supporter. C'était
intellectuellement très intense pour moi de savoir tout ce qu'elle
endurait par soumission, par amour, oserai-je, et j'appréciai à sa
juste valeur ce cadeau incroyable qu'elle me faisait à chaque fois.
Et
puis il y avait évidemment l'aspect sexuel...
Il
y a un côté "coq" dans l'exhibition évidemment, je n'en
suis pas fier mais comment le nier ? Je n'aimais rien de plus au
monde je crois, que voir les hommes et même les femmes que nous
croisions, regarder J quand elle marchait à mes cotés.
C'était
une sacré fierté, un puissant stimulant pour l'ego que de se dire
"Oui messieurs dames, cette magnifique jeune fille dont le cou
est enserré dans un large collier de cuir cadenassé, ce lourd
collier qui la rend particulièrement animale, et bien cette jeune
femme m'appartient et cède à toutes mes envies sans rechigner, et
souvent même avec plaisir et fierté".
Oui...bon...je
sais, c'est un peu ridicule et pompeux de se dire tout ça, et je ne
me le disais pas Dieu merci...mais c'était l'idée.
Le
collier, c'était la partie visible de l'iceberg. Si je décidais de
lui mettre des pinces sur le sexe ou sur les seins pour aller marcher
dans la rue, je faisais bien évidemment en sorte qu'elles ne soient
pas visibles. Mais, et c'était là toute la perversité et la
cérébralité de l'exercice, j'essayais également de faire en sorte
que J ne se sente pas non plus complètement...disons...tranquille.
Cette
fois ci par exemple, les pinces que je lui avais mises sur les seins
étaient donc recouvertes d'un haut semi transparent, et on pouvait
ainsi apercevoir sa poitrine nue et le métal des pinces à travers
le fin tissu. Puis je lui fis recouvrir le tout d'une large écharpe,
pour cacher ou montrer à l'envie ou au besoin, au gré des
événements ou des rencontres.
En
plus des pinces sur ses seins, et naturellement de son collier, J
portait son rosebud, sur l'anneau duquel j'avais accroché plusieurs
petits morceaux de chaînes, qui pendaient et tintaient
délicieusement à chacun de ses pas. Je ne sais pas quel degré
d'humiliation ou d'excitation J ressentait à ce moment la, ni même
si elle se sentait humiliée ou excitée après tout, mais pour ma
part j'adorais particulièrement le concept, le bruit délicieux de
sa soumission, en quelques sorte ; ça l'amusa, un petit côté
jingle
bells
peut être, qui la ramenait sans doute à Noël.
J'avais
enfin choisi pour elle une jupe droite à mi cuisses, légèrement
fendue dans le dos, qu'il me suffisait de remonter un peu si je le
souhaitais, et si j'estimais que c'était possible, pour apercevoir
les objets du délit(ce)..
Nos
premiers pas dans la rue furent joyeux et ludiques...Qui d'autre
qu'elle ou moi pouvait se douter d'où venait ce petit bruit ?
C'était aussi ça l'exhibition, des moments de complicité partagés,
avec pour témoins des inconnus qu'au mieux nous intriguions, au pire
nous laissions indifférents, ou le contraire. Encore une fois il
n'était pas question de tout montrer délibérément, de choquer le
bourgeois par pur nihilisme sexuel ou que sais-je encore. Non,
c'était juste l'idée que ces gens POURRAIENT voir, ou POURRAIENT
savoir ou POURRAIENT se douter qui restait le moteur de tout ça...en
tout cas le mien, et je ne crois pas me tromper en disant que cela ne
la laissait pas non plus indifférente.
En
passant devant une terrasse de café d'habitués du dimanche matin et
du Paris-turf, les regards se portèrent avec insistance sur J, et ni
elle ni moi ne savions si c'était pour son collier, c'est probable
tant il ne passait pas inaperçu, pour le tintement des chaînes de
son rosebud, à peine audibles, ou plus vraisemblablement pour son
sex-appeal ; je trouvais, et je n'étais visiblement pas le seul,
qu'il n'était jamais aussi prégnant que dans ces moments là...et
je savais qu'il me serait bien difficile d'y résister.
Ce
matin là, j'avais pris tellement de plaisir à préparer J pour
sortir marcher ainsi avec elle, que je n'avais plus qu'une envie une
fois les grilles du parc franchies, à l'abri des bruits de la rue et
des fenêtres des immeubles: la posséder physiquement, là,
maintenant, tout de suite…
Sur
l'aspect sexuel de l'exhibition, l'objectif n'était pas, comme on
pouvait le lire ou le voir ici ou là, d'aller imposer son corps, ou
sa sexualité aux autres, n'importe ou et à n'importe qui. Cela
aurait été absurde et inconscient. Il s'agissait simplement de
braver les interdits, de prendre des risques, certes, mais calculés,
en tout cas c'était de ma responsabilité de les calculer. Et de
puiser du plaisir dans ce danger, dans cette peur du danger, et dans
cette transgression finalement, la transgression de l'acte sexuel
dans le lit conjugal le premier samedi du mois. Je ne pense pas me
tromper en disant ça, mais tous autant que nous sommes dans le BDSM,
c'est finalement ce que nous fuyons comme la peste, ce coït
programmé du samedi soir, cette insupportable routine, ce triste
robinet d'eau tiède.
Mon
but n'était pas d'être vu ou regardé entrain de la baiser, et
j'essayais au contraire de faire absolument tout pour ne pas l'être.
C'est cet énième paradoxe qui fait aussi le sel de ce genre de
moment : l'idée même de pouvoir être surpris ou vu à tout moment
est un puissant aphrodisiaque. Alors qu'être vu ou surpris aurait
été au contraire un moment de gêne et de honte assez désagréables.
C'est le cheminement sur cette ligne de crête, en essayant de ne
tomber ni d'un coté ni de l'autre, qui rend le BDSM si
indispensable.
Alors
c'était là, évidemment, que ça devenait sensible... Qu'il fallait
avoir un œil de lynx, et rester toujours sur le qui vive...Aller
reconnaître les lieux avant, vérifier d'où pouvaient arriver les
gens. Pour pouvoir enfin se laisser aller à ses pulsions animales...
Pendant
que je laissais J sur la balançoire, comme l'adorable petite fille
qu'elle était encore, j'explorais rapidement le parc, gardant un œil
sur elle, et vérifiant les lieux, les accès, les recoins, les
endroits propices.
J'apercevais
un homme ou deux au loin, bien moins préoccupés par nous que nous
par eux...J'estimais le danger proche de zéro, il ne l'est jamais
évidemment, mais sauf à les voir arriver en courant, nous avions la
distance et donc le temps pour nous. D'ailleurs ils approchèrent,
s'asseyaient quelques instants, puis s'en allèrent.
Il était encore tôt, les enfants n'arriveraient pas avant longtemps, et nous étions loin de l'entrée, à l'abri. Il n'y avait que nous...
Assise
sur sa balançoire, je passais sa laisse à J et je l’entraînais
sur un banc, derrière un bosquet.
C'est
naturellement et presque sans que je n'ai besoin de lui demander,
qu'elle s'agenouilla et que sa bouche vint enserrer ma queue, qu'elle
avait pris soin de dégager en défaisant ma ceinture...cette
ceinture en cuir qu'elle m'avait offerte à dessein, gravée à son
surnom "sweetheart",
et que je porte encore, religieusement.
Mais
j'avais besoin d'autre chose, et J plus encore...
Je
visais le socle d'une statue, et je la traînais en laisse jusqu'au
pied, tout en scrutant les alentours...Cachée derrière le bloc de
marbre, J recommença à me sucer, accroupie, les mains dans le dos,
à sa place. J'avais à peine besoin de tirer sur sa laisse tant elle
savait quoi faire, comment le faire, et tant elle semblait aimer le
faire.
L'envie
de la prendre enfin devint vraiment trop forte, et j'avais bien
compris qu'elle n'attendait que ça, elle aussi. Je l'asseyais sur le
socle de la statue, je remontais sa jupe et je commençais à la
pénétrer, sans aucune difficulté…
Hélas,
trois fois hélas, une joggeuse égarée passa sur le chemin en
contre bas. Elle arrivait dans mon dos, c'est J qui la vit...Je
pensais le chemin fermé du fait des inondations récentes, le
portail barricadé du parc donnant sur ce chemin m'ayant lâchement
induit en erreur. Erreur coupable, je m'en voulais, et c'était bien
la preuve justement, que le risque zéro n'existe pas. Cette satanée
sportive du dimanche matin n'avait heureusement rien vu, nous étions
plus haut et des branches nous dissimulaient partiellement. Mais cela
coupa un peu nos envies, et le consensus se fit pour rentrer au plus
vite pour finir, tranquillement cette fois, ce que nous avions
commencé…
Alors
nous redevînmes sages... Enfin presque…
Les
pinces aux seins commençaient à lui peser, de cette douleur que J
n'arrivait plus à surpasser, mais comment lui en vouloir, cela
devait faire pas loin d'une heure qu'elle les portait peut être...
Je
les lui retirais, moment toujours délicat, ou elle me détestait
profondément...
Au
point ou j'en étais, enfin surtout elle, je décidais néanmoins de
lui poser sur les petites lèvres, avec l'espoir qu'elle tienne
jusqu'au à la maison, 15 bonnes minutes de marche pour rentrer. Et
pour une fois, je ne culpabilisais même pas..
Évidemment
je lui demandais de me prévenir dés que cela n'était plus tenable,
battre des records ne m'intéressait pas et elle avait déjà été
tellement exemplaire. Nous aurions bien trouvé une porte cochère
pour les retirer...ou pas.
Mais
mademoiselle avait de le ressource, du caractère, et de l'amour
propre…
Et
puis ce furent finalement... ses chaussures, achetées la veille, qui
eurent raison de son masochisme !
Une
ampoule aux pieds n'a donc rien d'aphrodisiaque, qu'on se le dise !
J
termina donc le trajet pieds nus, mais garda les pinces jusqu'au
bout.
Et
je ne sais pas si j'ai été plus éperdument amoureux d'elle qu'au
moment précis ou nous avons franchi la porte de l'appartement…
Epilogue
J'ai hésité à publier cet article, il est peut être un peu cru et en choquera peut être plus d'un(e). Les photos sont celles que j'ai pris ce jour là, et j'avais juste envie qu'elles illustrent cet article et ce moment magique...
Dieu que j'ai aimé cette vie et cette femme...
4 commentaires:
l'obliger à se promener avec les pinces entre les cuisses,c'est du sadisme!
Oui, c'en est...
Mais dans le BDSM plus que n'importe où ailleurs, l'homme propose et la femme dispose, et si je l'ai "obligée" comme vous dîtes,elle avait évidemment tout à fait la possibilité de refuser. Si elle ne l'a pas fait, je crois, j'en suis même sur, c'est qu'elle trouvait son compte et j'oserai même dire son plaisir, dans mon sadisme,oui...
Cela dit, je comprends parfaitement que cela puisse être difficile à admettre, comprendre, ou accepter...même moi j'ai toujours un peu de mal à comprendre ce processus, je l'avoue
he bien!, figurez-vous que moi, je comprends fort bien! Beaucoup des nombreuses femmes que j'ai intimement connues étaient plus ou moins maso et ont aimé que je les turlupine…
Pas moyen de commenter votre dernier post! Dommage car enfin, vous y êtes! Je l'approuve en totalité, sauf que, pour ma part, je n'ai aucun regret!
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