samedi 18 mai 2019

La lolita aux lollipos...



Je l’ai aperçu de loin, alors que je cherchais simplement des nouilles...c’est sûrement l’œil aiguisé du fétichiste qui me la fit remarquer, à moins que ce ne fût le coup de pouce du destin chafouin.

Il faut dire aussi que sa robe blanche immaculée faisait plutôt tâche, quel paradoxe, dans le décor de ce supermarché vulgaire, quel pléonasme.

Une robe pourtant toute simple, droite, avec de fines bretelles et s’arrêtant sagement aux genoux, vaguement satinée. Mais en cette morne période estivale pour les pauvres fétichistes que nous sommes, ou l’on a droit au défilé de shorts plus ou moins moulants sous des débardeurs plus ou moins fluos, cette robe m’apparut soudain comme une bouffée d’air pur en plein pic de pollution, comme un soupçon d’honnêteté dans une carrière de ministre.

Plus elle s’approchait de moi,  et plus....euh...j’avais de détails, ben forcément.

Elle était blonde, les cheveux longs, jeune...plutôt jeune...16 ans, peut être 17...jolie mais sans excès.

Elle faisait donc les courses avec ses parents, et semblait se faire chier royalement, enfin comme se font chier tous les ados qui font les courses avec leurs parents, souvenez vous donc au lieu de ricaner.

Il faut dire qu’ils n’avaient pas l’air de s’éclater non plus les bougres, mais il faut bien manger, et j’étais là pour ça aussi après tout, et sans doute pas plus épanoui qu’eux...sans doute.

Comme la Lolita de Kubrick, comme toutes les Lolita du monde peut être, elle avait une sucette à la bouche, ce qui me confirma son jeune âge, encore qu’à 50 ans j’en suce encore mais par contre j’ai arrêté les robes blanches à fines bretelles alors bon...

Bon...

Plouf plouf...

Sa robe était certes bien jolie et sortait de mon ordinaire déprimant de vacanciers en manque de froufrous, mais au vu de l'âge de la donzelle, je n’espérais rien de plus, et j’étais même prêt à m’en contenter..."ne sois pas trop exigeant" me susurrait à l’oreille Arnaud Fleurent Didier, à moins que ce ne fût mon Jiminy Crickett, cet espèce de lâche.

Car je ne l’avais pas encore vue mais j’imaginais qu’elle était chaussée d’immondes tongs, ou, au mieux, c’est dire, de non moins immondes sandales à talons plats (sic!) comme les portent toutes les jeunes filles de son âge qui veulent faire un peu fille mais pas trop...

J'ai fondu au détour du bac à surgelés, ce qui n’est pas très logique...

J'ai fondu car je voyais enfin ses jambes, et ses pieds, et je découvrais ainsi avec bonheur qu’elle était chaussée de délicieux escarpins vernis noirs, avec un petit talon, 4 ou 5 cms, ni trop, ni trop peu...

J'avais devant moi une espèce de perfection, là, d’un coup, sans crier gare, entre Mr Freeze et Vivagel (bien sur!), non je ne parle pas de ses parents...

Rafraîchissant...

Et puis...

Et puis d’un coup, la nostalgie m’a submergé, la fourbesse, et j’ai connement envié l’homme qui dans quelques années, bientôt, saura emmener cette jeune femme vers des Everest de féminité, pour peu qu’il sache y faire, un minimum...car le terreau est là, et semble si fertile...

J’espère vraiment qu’elle tombera sur quelqu’un de bien, qui la comprendra, la sublimera...

J’aurais tellement aimé, il y a 30 ans, tomber sur quelqu’un comme elle...

Soupir...

De dépit, j’ai attrapé mon paquet de nouilles et je suis parti au rayon kleenex...(ceci n’est pas une contrepèterie) 

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Article déjà paru il y a quelques années, republié en hommage à celle qui s'y reconnaîtra sûrement si elle repasse par là, un jour...surtout aujourd'hui.

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